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Message  Kira Voropaeva Sam 23 Fév - 19:53

Aussi longtemps que je me rappelle, mon père ne me vient à l’esprit que comme en étant un être de toute bonté. Prêt à faire n’importe quoi pour moi, et le reste de la famille. Pourquoi le reste? Parce que autres ils se fichent de ce qu’il fait, et faisait. N’espérant qu’une chose – Que leur statut financier demeure plus haut que la moyenne. Beaucoup plus haut. C’est sûrement pour ça que je m’éprise Alexandre et maman. Mais bon, maintenant qu’il est parti j’ai personne sur qui m’appuyer, et même la compagnie…La compagnie… C’est Andrei qui est en tête, ça aurait sûrement du être moi, mais je n’en fais pas un plat. Je détiens une bonne partie des actions, alors sans moi ils courent un crash financier. Enfin, je croyais en lui. Non, en fait je croyais en – nous. Mais on dirait ça ne va se produire. Pourtant j’ai tellement envie d’y croire. Et j’y crois! Sauf qu’on dirait que c’est voué à L’échec pareil, mais je n’arrive à l’accepter tout de même.

Je me rappelle encore de ce jour comme si c’était hier. Le père d’Andrei venait de lâcher et était parti pour s’installer en Angleterre. Et le mien avait quitté ce monde depuis quelques années déjà. Il n’y avait plus personne à la tête de Zimaletto, et évidemment il nous fallait un président, ou bien une présidente qui sait. Sous présidente je me présumais, j’étais la seule femme dans le conseil des directeurs de la compagnie. À en croire même que je vivais dans un monde sexiste, et que l’on m’acceptait durement. Non, je ne souhaitais pas prendre tête. En fait, je ne me voyais tout simplement pas occuper un post d’une telle importance. Et de plus, quels droits j’avais? Ceux que mon père m’a légué sous forme d’actions? Ou peut-être bien le fait que j’étais la fille du défunt Vice-président de la compagnie? Ils n’étaient pas présentables à mon avis. D’autant, je suis certaine que les employés seraient partis en hystérie si ils s’avaient que Kira avait accédée au trône, comme ils s’amusaient à dire. Je n’ai jamais été trop appréciée, sauf par mon frère qui venait fouttre le trouble, ou bien par Viktoria, Vika à vrai dire. Je me dis parfois que c’est la seule personne avec qui je me suis réellement liée d’amitié. Mais je crois bien que je m’égare. Évidemment, Andrei – Mon Andrei…- voulait succéder à son père. Euh, succéder était un mot puissant, nous ne sommes plus au moyen âge, disons prendre la relève de ce dernier. Mais bien sûr, il ne pouvait tout simplement venir et mettre tout le monde au courrant du fait, que comme quoi il a décidé de devenir le nouveau président. Non, il lui fallait la majorité des votes du conseil. Il était certain que Roman allait voter pour lui, aucun doute à cela. Une amitié masculine ça ne se trahit pas, ou presque. Comme toujours, il allait devoir confronter Alexandre aux conseil, lui il ne laissait jamais passer l’occasion qui dérivait vers celui-ci. Donc, son vote n’était pas nécessaire. Il ne restait plus que moi ainsi que Milko, notre designer d’antan. Comme il s’exprima, Alexandre était trop ‘’tyran’’ pour contrôler un tel marché et son vote fut dédié à Andrei. La décision, elle allait bientôt être prise, et le futur élu ne dépendait que de moi. D’un côté j’avais le cœur en sang, envers l’être qui – Comme me semblait – m’aimait, mais vu d’un tout autre angle, je ne pouvais trahir mon frère. Mon frère de sang! C’était impensable. Je ne voulais briser les liens familiaux déjà assez tordus de même.

Il me fallait du temps, oui, il me fallait décidément du temps pour réfléchir et prendre la bonne décision. Par dieu, si seulement aucun des deux candidats ne voulait m’influencer. Mais mes espoirs furent vains, au début ce fut Alexandre qui vint me faire le moral avec comme thème principal la famille, il ne faut jamais laisser tomber ceux qu’on aime et qui nous sont chers. Finissant avec un coup bas, laissant sortir tout ce qu’il pensait et surtout, savait d’Andrei. Que comme quoi, chaque soirée après le travail il la passait dans un club, en compagnie d’une énième fée de nuit. Vous savez celles qui restent entre amies, en espérant de rencontrer l’amour de leur vie, et croyant à toutes les balivernes que peut dire un homme pour seulement l’attirer dans son lit? Oui? Et bien, c’est de ceux-là qu’il parlait. Mais je ne voulais croire, je refusais totalement. Néanmoins aucune chicane ne fut engendrée, et j’ai promis de réfléchir sérieusement à ce qu’il m’ait dit. Je ne voulais commencer une querelle, ou pire une guerre avec mon frère. En manière d’arguments il en avait largement plus que moi. Et n’allez pas penser que j’ai un faible caractère. Je n’ai jamais été ce qu’il prétendait croire de moi, mais tout de même il persistait à dire qu’il me conaissait comme la paume de sa main. Qu’est-ce qu’il avait tort…Ce jour là, je me suis moi-même étonnée de mon choix. Pour quelques longs instants j’étais devenue une simple adolescente amoureuse d’un homme déjà dans la fleur de l’âge, avec des yeux brillant et pétillant de malice. Promettant un avenir à deux, et surtout meilleur. Comme au paradis. Et je me suis laissée emporter dans ce charabia. J’en ai parfois honte, même aujourd’hui. Il m’a invité au restaurant, qui il? Andrei bien sûr. Bien qu’il insistait sur le fait que ce n’était qu’un simple dîner avec la femme qu’il aimait, je comprenais très bien que la réelle raison était tout autre. Dès qu’il a pris mes mains entre les siennes, j’ai su que c’était fini. Mon armure était tombée, et plus rien ne pouvait me protéger. C’est fou ce que les sentiments peuvent faire avec les femmes. Pourtant je n’en donnais pas l’air. Et puis quoi d’autre? Trop d’honneur savez-vous. Il me promettait de faire bon usage de son vote, améliorer la production, qu’il méritait cette chance à la fin. De mon côté, je tenais mes armes. Il n’était pas question de renier mon frère. Car Alexandre l’aurait pris ainsi, je ne le conaissait que trop bien. Alors je me suis tout simplement bouchée les oreilles. Enfin, je ne l’ai pas fait manuellement sinon j’aurais l’air très conne, mais disons que tout simplement mon attention était portée aux musiciens qui jouaient un blues qui m’était inconnu – Pourtant j’en était une fan – sur l’estrade.

Mais il avait une arme, et c’est cette dernière qui me fit tomber au combat. Il demanda ma main. Qu’est-ce que ça sonne littéraire tout de même, mais c’est réellement ce qu’il fit. Je comprenais très bien son raisonnement, ainsi il espérait obtenir mon vote. Et il eut bien raison d’espérer laissez-moi vous dire. Même si je n’ai rien dit alors, à cette petite table et que je suis partie en coup de vent, à l’intérieur de moi tout était déjà décidé. Mon choix fut porté à … Andrei. La colère de mon frère était immense, pendant des mois nos liens étaient rompus et j’ai même regrettée d’avoir fait ce que j’ai accomplie. Et le pire, c’est que la seule personne qui me consolait était Vika. Andrei n’était même pas fichu de venir me voir. Il se contentait de dire des : Ça va aller, puis déguerpir au plus vite avec Roman. À en croire ses dires – Il avait des réunions importantes. Mon œil. Mais je fermais les yeux. Et je continue à les fermer. Même si je comprends qu’il éprouve un sorte de sentiment pour moi – Ou bien, je m’efforce à comprendre en créant des illusions – j’ai l’impression que la fin dans notre relation arrivera. Dans longtemps, ou peut-être dans un jour ou l’autre. Je ne serai dire. Mais j’espère que je me trompe.
Kira Voropaeva
Kira Voropaeva
Directrice du Secteur des Affaires Étrangères de ZIMALETTO

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